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HARANGUE DE DÉMOSTHÈNE SUR LA COURONNE.

donnent de mauvais conseils, et que vous les noterez comme ils le méritent. Adieu.

Réponse aux Thébains.

Philippe, roi de Macédoine, au sénat et au peuple de Thèbes, salut. J’ai reçu votre lettre par laquelle vous renouvelez l’union et la paix que nous avons jurées ensemble. J’apprends, néanmoins, que les Athéniens vous témoignent la plus grande amitié, pour vous faire entrer dans leurs vues. Je vous blâmais d’abord, croyant que vous alliez vous rendre à leurs instances, et embrasser leur parti : convaincu, maintenant, que vous aimez mieux garder la paix avec moi, que de suivre leurs conseils, j’ai lieu de me réjouir, et je loue votre conduite à plusieurs égards, mais sur-tout, parce que vous prenez le parti le plus sûr, et que vous avez pour moi de l’amitié. J’espère que vous vous trouverez bien de persister dans cette disposition. Adieu.

Philippe, content d’avoir indisposé, l’une contre l’autre, les deux républiques, par l’entremise et les menées des traîtres, fier de nos décrets et de ses réponses, s’avance à la tête d’une armée, et s’empare d’Élatée. Il pensait que les Thébains et vous, quoi qu’il pût entreprendre, ne vous uniriez jamais contre lui. Vous savez tous l’alarme qui se répandit