Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 5.djvu/397

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
387
HARANGUE DE DÉMOSTHÈNE SUR LA COURONNE.

qu’il affectait de servir la cause commune, et de faire exécuter les décrets des amphictyons. L’homme qui fournissait ce prétexte au roi de Macédoine, qui lui procurait les moyens de réussir, c’était Eschine. Lisez.

Lettre de Philippe.

Philippe, roi de Macédoine, aux magistrats supérieurs et inférieurs des Péloponésiens, qui sont dans mon alliance, et généralement à tous mes autres alliés, salut. Attendu que les Locriens, surnommés Ozoles, habitans d’Amphisse, ont commis des sacrilèges contre le temple d’Apollon, qui est à Delphes, qu’ils ravagent, les armes à la main, une terre qui lui est consacrée, je veux secourir le dieu, conjointement avec vous ; je veux punir des impies qui violent le respect justement dû aux choses regardées comme saintes parmi les hommes. Ainsi, assemblez-vous en armes, dans la Phocide, avec des vivres pour quarante jours, au commencement du mois prochain, appelé Loüs, en Macédoine, Boédromion, chez les Athéniens, Panémus [63], chez les Corinthiens. Nous consulterons ceux qui se trouveront au rendez-vous ; ceux qui ne s’y trouveront pas, seront condamnés à une amende. Adieu.

Voyez-vous comme il élude les motifs particuliers qui le font agir, et comme il se couvre du prétexte de la cause commune des amphictyons ?