Montrez-nous, par opposition à ce rôle, celui qui fut dressé sur la dernière loi.
On choisira des armateurs pour construire une galère, suivant l’estimation des biens, depuis la somme de dix talens[1]. Ceux dont les biens sont estimés davantage, seront chargés, suivant l’estimation faite, de fournir jusqu’à trois vaisseaux et une chaloupe : la même proportion sera observée à l’égard de ceux qui auront moins de dix talens ; ils s’uniront ensemble pour contribuer, chacun selon ses facultés, jusqu’à la concurrence de dix talens.
Vous semble-t-il donc que j’ai peu ménagé les citoyens pauvres, ou que les riches n’eussent pas acheté bien cher la dispense d’une obligation légitime ? Je ne m’applaudis pas seulement d’avoir résisté aux sollicitations des riches, et d’être sorti absous d’une accusation ; mais encore d’avoir porté une loi sage, dont l’expérience a confirmé l’utilité. Pendant toute la guerre où l’on a suivi ma loi pour l’armement des flottes, aucun armateur ne vous a présenté de requête comme étant trop chargé ; aucun ne s’est réfugié dans le temple de Diane[2] ; aucun n’a été mis en prison par les intendans de la marine ; aucune galère, ayant mis à la voile, n’a été enlevée à la république, ou n’est restée dans le port, faute de pouvoir partir ; ce qui n’était que