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HARANGUE DE DÉMOSTHÈNE SUR LA COURONNE.

examiner ma conduite dans le gouvernement. Par cet examen, on verra si tout ce qu’avance Ctésiphon, à mon sujet, est faux ou véritable. Mais il n’a pas ajouté, après qu’il aura rendu ses comptes ; il veut qu’on lui décerne une couronne, et qu’on la proclame sur le théâtre : ce point tient aussi, je pense, à mon administration ; savoir, si je mérite, ou non, qu’on me décerne une couronne, et qu’on la proclame devant le peuple. Cependant je me propose de justifier encore, par les lois mêmes, le décret porté en ma faveur.

Telle est, Athéniens, la manière simple et raisonnable dont j’ai résolu de me défendre. Je vais vous entretenir, d’abord, de mon ministère ; et ne pensez pas que je m’écarte de la cause, en rappelant mes discours et mes démarches pour l’intérêt de la Grèce. S’inscrire en faux contre l’article du décret, qui annonce que je sers la république par mes actions et par mes discours, c’est rendre propre et essentiel à la cause présente, l’exposé de ma conduite dans le gouvernement ; mais comme il y a plusieurs parties dans l’administration, et que j’ai préféré celle qui a pour objet les intérêts dé toute la Grèce, il est juste de tirer de là mes preuves.

Je ne parlerai pas de ce que Philippe a conquis et usurpé dans la Grèce, avant que je montasse à la tribune, puisque cela m’est absolument étranger : quant à ce que j’ai dit et fait pour m’opposer