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HARANGUE DE DÉMOSTHÈNE SUR LA COURONNE.

cause du zèle dont il est animé, sans cesse, pour les Grecs en général, et pour les Athéniens en particulier ; et encore, parce que, toujours ardent pour les intérêts de la république, il continue à la servir par ses actions et par ses discours. — Ce décret est faux et contraire aux lois, dans toutes ses parties ; car les lois défendent, d’abord, d’insérer des faussetés dans les actes publics, et, ensuite, de couronner un comptable : or, Démosthène était chargé de la réparation des murs et des dépenses du théâtre. Il est ordonné, par ces mêmes lois, de proclamer la couronne, non sur le théâtre, aux fêtes de Bacchus, le jour des nouvelles tragédies, mais dans la salle du sénat, si c’est le sénat qui la décerne ; si c’est le peuple, dans le Pnyce[1], à l’assemblée du peuple. Conclusions, cinquante talens. Se sont joints à l’accusateur, Céphisophon, fils de Céphisophon, de Rhamnuse ; Cléon, fils de Cléon, de Cothoce.

C’est-là, Athéniens, ce qu’Eschine attaque dans le décret de Ctésiphon, et c’est aussi par-là que je vais prouver, d’abord, l’exactitude et la régularité de ma justification. Je suivrai l’accusateur pas à pas, et, réfutant chaque point de son accusation, je tâcherai de n’en omettre aucun. Pour justifier l’article du décret qui annonce que je continue à servir la république par mes actions et par mes discours, et qui fonde mon éloge sur le zèle dont je suis animé pour la patrie, il faut, sans doute.

  1. Pnyce , lieu où le peuple s’assemblait quelquefois. — Céphisophon, Cléon, deux citoyens qui avaient prêté leurs noms à l’accusateur auquel ils se joignaient.