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SOMMAIRE DES DEUX HARANGUES.


ministre. En même tems qu’il terrasse l’accusateur de ses foudres, il élève Tâme de ses concitoyens, embellit leur défaite, et la leur rend aimable en la présentant comme glorieuse ; il va jusqu’à dire que, quand môme ils l’eussent prévue, ils devaient toujours agir comme ils ont agi ; il justiâe leur démarche par l’exemple de leurs ancêtres dont ils ont suivi les principes : échauffé, transporté par un enthousiasme divin et sublime, il jure, par les ancêtres d’Athènes, par ces grands hommes qu’il réclame comme des divinités, il jure que les Athéniens, leurs descendans, n’ont point failli en s’exposant pour le salut et la liberté des Grecs.

Après cette belle digression, qu’on peulregardercomme le triomphe de notre orateur, ou môme comme celui de l’éloquence, il reprend son récit où il l’avait laissé. Il va donc en ambassade à Thèbes —, il détermine les Thébains, l’alliance est conclue. Il rapporte les suites heureuses qu’eut d’abord celle alliance ; il vante le zèle infatigable qui l’animait dans ces circonstances pour le bien de l’état ; il détaille les effets avantageux de sa politique, et les services qu’il a rendus à la république dans tous les temps, malgré le désavantage des conjonctures, quoiqu’il eût en tête un homme tel que Philippe : il fait plusieurs sorties contre Ëschine qui n’a pas accusé l’auteur du décret par lequel on lui décerna alors une couronne pour récompenser son z.èle ; qui s’est amusé a ridiculiser des termes et des gestes, au lieu de discuter le fond môme des choses, qui vient donner des conseils après coup, comme un médecin qui viendrait donner des avis après la mort ; qui, enOn, lui reproche une défaite à laquelle il n’a nullement contribué. Démosthène n’a rien négligé de ce que pouvait faire un minisire zclé et incorruptible ; et, quant à sa patrie, il a triomphé du roi de Macédoine qui n’a pu le corrompre : la ville d’A-