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SOMMAIRE DES DEUX HARANGUES.


maux irrémédiables tous ceux qui rapprochent : particuliers, princes, républiques. lise glorifie d’avoir rapproché les Thébains des Athéniens, d’avoir formé une alliance entre les deux peuples : mais c’est la conjoncture toute seule qui a réuni les deux villes ; et dans la conclusion du traité, lui qui se vante d’en être l’auteur, a causé aux Athéniens trois énormes préjudices, pour lesquels il mériterait un châtiment plutôt qu’une couronne. Ces préjudices sont exposés avec autant de précision que de force.

Eschine finit cette division de son discours par montrer, d’une manière véhémente, sublime, pathétique, combien il serait indigne de couronner sur le théâtre, en présence des Athéniens et de tous les Grecs, l’assassin cruel des guerriers morls à Chéronée, l’auteur funeste du désastre des infortunés Thébains, et des calamités de toute la Grèce.

Le récit de plusieurs anecdotes de l’administration de Démosthène, qui compose la quatrième division, est terminé par l’exposition des qualités que doit avoir un bon républicain, et que ce ministre n’a pas (c’est dans cet endroit qu’il parle de sa famille) ; par un très-beau lieu commun sur la distribution des récompenses ; par des réflexions générales sur les jugemens concernant les lois, et sur l’ancienne sévérité comparée avec la mollesse actuelle ; enfin, par une exhortation aux juges d’obliger Ctésiphon à se justifier lui même, de refuser d’entendre Démosthène, ou, sMls veulent absolument qu’il parle, de lui « narquer un plan d’apologie dont il ne s’écarte point : el à ce sujet vient naturellement une récapitulation vive et précise de tout le discours.

Le reste de la harangue offre des moyens employés pour fermer les cœurs à la compassion, pour rendre inutiles tous les artifices des adversaires ; des objections prévues et réfutées, des observations malignes sur le héros et le pané-•