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SUR LA COURONNE.


thène a proposé plusieurs décrets, de concert avec Philocraie , dans les premières négociations de la paix et de l’alliance ; qu’il n’a pas attendu les députés envoyés aux Grecs contre Philippe ; qu’il a empêché le peuple de conclure la paix dans une assemblée de la nation ; qu’il a livré au roi de Macédoine , Cersoblepte , roi de Thrace , ami et allié des Athéniens ; enfin, que, dans la personne des députés de Philippe, il a flatté ce prince avec la dernière bassesse- Il conclut par une déclamation éloquente , où il reproche à Démosthène d’avoir paru en public avec toutes les marques de la joie à l’occasion de la mort de ce même Philippe , quoiqu’il eût perdu depuis peu une fille unique.

Dans la seconde division , l’accusateur représente Démosthène changeant tout - à - coup de système , accusant ses collègues ; déclamant contre le monarque, et fournissant des semences de guerre et de trouble. Il parle de l’alliance des Eubéens : il expose très-finement toutes les intrigues et toutes les manœuvres de Démosthène avec un nommé Callias, citoyen de Chalcide , pour satisfaire sa propre cupidité, pour ménager ses propres intérêts et ceux de Callias , sous prétexte de travailler au bien public.

La troisième division est la plus intéressante de toutes. Elle renferme l’histoire des Locriens d’Amphisse , et delà seconde guerre sacrée , et la conclusion de l’alliance d’Athènes avec Thèbes. Ici le style de l’orateur s’élève ; après n’avoir été que fin et subtil, il devient pompeux et magnifique. Démosthène , selon lui , a favorisé l’impiété des Locriens d’Amphisse , qui culti«raient un terrain sacré ; il a attiré l’indignation des dieux sur sa personne , sur sa patrie et sur toute la Grèce. C’est un scélérat , un sacrilège, qui traîne après lui partout le courroux du ciel que ses crimes ont allumé ; le sort fatal, attaché de t<ml temsàsa peronne , et plus encore depuis ses impiétés, plonge dans des