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HARANGUE SUR LE TRAITÉ D’ALEXANDRE.


çons et des conseils ! tant ils sont persuadés de notre faiblesse incroyable, de notre insensibilité étrange, de notre indifférence sur l’avenir, et du peu d’attention que nous donnons au mépris que le despote de la Grèce fait des traités ! Je vous exhorte, Athéniens, à les suivre, ces traités ; et je puis vous assurer, par l’expérience que me donne mon âge, que vous ferez valoir vos droits, sans vous attirer de reproches, et que vous profiterez, sans courir aucun risque, des occasions qui vous pressent de veiller à vos intérêts.

Voici encore une clause du traité : Si nous voulons, y est-il dit, participer à la paix générale. Qu’est-ce à dire : si nous voulons ? Oui, nous le voulons, si nous ne sommes point forcés de rien faire d’indigne de nous : nous ne le voulons pas, s’il nous faut toujours marcher honteusement à la suite et sous les auspices des autres ; s’il nous faut oublier les actions éclatantes par lesquelles le peuple d’Athènes s’est signalé, depuis tant de siècles, plus que tous les peuples de la terre. Si donc vous le permettez, Athéniens, je porterai un décret, d’après les dispositions du traité, pour qu’on poursuive les infracteurs les armes à la main.