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22 harangue sur le traité d'alexandre.


priment notre puissance, relèvent celle des ennemis, et, en même tems, ils avouent, sans y prendre garde, que notre république est invincible. Oui ; nous exhorter à observer les traités vis-à-vis de ceux qui les violent, c’est reconnaître eux-mêmes que nous pourrions punir les infracteurs, et par conséquent vaincre nos ennemis, si nous voulions rompre les traités par des vues d’intérêt [6]. Et c’est avec raison qu’ils pensent de la sorte. Tant que nous aurons seulement la liberté de la mer, sans qu’on puisse nous la disputer, nous pourrons ajouter d’autres forces à celles dont nous jouissons pour nous défendre sur terre, surtout, puisque la fortune a réprimé l’insolence de ces hommes qui étaient comme escortés des troupes du tyran, puisque les uns ont succombé, et que les autres sont sans crédit.


Voilà au sujet des vaisseaux, les infractions graves du roi de Macédoine, outre celles dont nous avons déjà parlé.


Mais ce qui annonce, dans les Macédoniens, le plus d’orgueil et d’arrogance, c’est ce qu’ils ont fait dernièrement ; c’est d’avoir eu l’audace de pénétrer dans le Pirée, au mépris des conventions mutuelles. Et ne croyez pas que l’infraction fût légère, parce qu’il n’y avait qu’un navire ; pensez plutôt qu’ayant dessein de tenter la même entre-