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HARANGUE SUR LE TRAITÉ D’ALEXANDRE. 9

Vous ne devez pas souffrir qu’on vous exhorte iei à y être fidèles, tandis qu’on accorde une pareille licence à ceux qui les ont violés d’une manière si éclatante. Non, il n’est pas possible que vous agis siez de la sorte, si vous êtes amis de la justice. Le traité porte que quiconque fera ce qu’a fait Alexandre, sera regardé comme ennemi par tous les confédérés, et que, prenant les armes, ils en treront tous dans son pays. Si donc nous gardons les conventions, nous traiterons en ennemi le prince qui a rétabli les tyrans.

Mais, diront peut-être les partisans de la tyran nie, les enfans de Philiade dominaient dans Mes sène avant la conclusion du traité ; et c’est la rai son qui a déterminé Alexandre à les rétablir. Dé fense ridicule ! comme si, après que les tyrans Lesbiens, qui dominaient avant les traités dans les villes d’Antisse et d’Erèse [3], en ont été chas sés, et que la tyrannie a été proscrite, on devait la souffrir dans Messènc où elle a les mêmes iiir convenions. D’ailleurs, on a mis à la tête du traité, que les Grecs seront libres et indépendans. Or, après une telle clause, pourrait-on raisonnablement se persuader qu’un prince, qui réduit des