Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 2.djvu/492

Cette page n’a pas encore été corrigée

«>««’%«>%« 

TRADUCTION

LA HARANGUE POUR LES RHODIENS

,

PAR M. A . BIGNAK.

y ovs devez, Athéniens ! dans une délibération de cette nature, souffrir que chaque orateur vous dise librement ce qu’il pense. Pour moi , ce que j’ai toujours cru difficile , ce n’est pas de vous donner le meilleur conseil, puisqu’à vous parler sans feinte , vous le trouvez souvent de vous-mêmes , mais de vous déterminer à le mettre en exécution : car, lorsque vous avez adopté et décrété une mesure, vous êtes encore aussi éloignés de l’exécuter, qu’avant de l’avoir prise.

Toutefois , il est un avantage dont vous devez rendre grâce aux Dieux , c’est de voir ces mêmes peuples qu’un orgueil insensé vient d’armer contre vous, ne placer qu’en vous seuls tout l’espoir de leur salut. Applaudissez-vous donc d’une circonstance si favorable : oui, si vous prenez le parti qu’elle exige, vous aurez la gloire de détruire les soupçons injurieux qui pèsent sur Athènes. Leshabitans de Chio, deByzanceetde Rhodes, nous ont accuse» d’attenter à leur liberté : aussi, dans la dernière guerre, sesont-il» ligués contre nous. Néanmoins, il est évident queMausole, qui avait, le premier , poussé les Rhodiens à la révolte , et se disait leur ami, les dépouilla de leur liberté , et que les peuples de Bytance et de Chio, leurs prétendus alliés, le» abandonnèrent avec la fortune ; mais que vou.s, Athéniens, vous, l’objet de leur crainte, seulsde tous les Grecs vous fûtes leurs libérateurs. Cette conduite , connue de tout l’univers , apprendra aux villes de la Grèce à regarder leur amitié envers vous comme le signal de leur .salut et de leur délivrance ; et certes, ce qui peut vous arriver de plus heureux , c’ett d’inspirer à tous les Grecs une confiance et une affecliou »aa» bornes.