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QUATRIÈME PHILIPPIQUE.

faut lever des troupes, que ces fonds sont militaires, et qu’on ne doit recevoir de l’État aucune libéralité, sans l’avoir méritée par son service ; vous, au contraire, vous recevez l’argent de la république sans la servir, et uniquement pour assister à des fêtes. Il ne reste donc que la ressource d’une contribution générale, plus ou moins forte, suivant les besoins de l’État ; car enfin il faut de l’argent, et sans argent on ne peut rien entreprendre. Quelques-uns prétendent qu’il y a d’autres moyens de trouver des fonds pour la guerre. Choisissez ceux qui vous paraîtront les meilleurs ; et tandis qu’il en est encore temps, hâtez-vous d’agir. Il est à propos d’examiner et de considérer attentivement quelle est la situation de Philippe ; car elle n’est pas aussi brillante, ni aussi avantageuse qu’on le croirait au premier coup d’œil. Ne croyez pas qu’il eût jamais entrepris cette guerre, s’il se fût attendu à trouver de la résistance : il prétendait emporter tout de vive force ; mais il a été trompé dans son espoir. Ces obstacles le déconcertent et le découragent entièrement. Ajoutez à cela les inquiétudes que lui donne le caractère des Thessaliens. Ce peuple est naturellement perfide, il le fut toujours(6), et Philippe l’éprouve aujourd’hui plus que personne. Ils ont résolu, par un décret public, de lui redemander Pagase, et l’ont empêché de fortifier Magnésie. J’ai même entendu dire à quelques-uns d’entre eux, qu’ils ne lui permettraient plus de percevoir des droits