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TROISIÈME PHILIPPIQUE.

cun service, vous le recevrez à juste titre en qualité d’inspecteur ou d’administrateur fidèle. En un mot, sans presque rien retrancher ni ajouter, je détruis les abus. Je ramène l’ordre dans la république, en établissant des règles uniformes pour tous ceux qui ont part à ses libéralités, pour le soldat, pour le juge, pour tout citoyen qui rend à l’état les services qu’on peut attendre de son âge et que demandent les circonstances.

Je n’ai jamais dit qu’il fallût distribuer à ceux qui ne font rien pour la patrie, le salaire de ceux qui la servent, ni que vous dussiez languir dans l’inaction, dans l’oisiveté, dans une continuelle irrésolution, vous contentant de vous demander les uns aux autres si les troupes étrangères commandées par tel ou tel général, ont remporté quelque avantage. Car, c’est à quoi se réduit tout ce que vous faites aujourd’hui. Si je parle de ces étrangers, ce n’est pas que je veuille blâmer ceux qui font pour vous une partie de ce que vous devez faire ; je voudrais seulement que vous fissiez pour vous-mêmes les actions qui méritent à d’autres votre estime, et que vous n’abandonnassiez pas le rang glorieux que vos ancêtres vous ont acquis par tant de travaux et par tant de périls.

Je vous ai donné à peu près les avis que je crois les meilleurs ; c’est à vous d’embrasser le parti qui vous paraîtra le plus avantageux, et pour la république et pour tous les citoyens.