Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 1.djvu/479

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
463
TROISIÈME PHILIPPIQUE.

de septembre(2), d’octobre et de novembre. Ce fut dans ce dernier mois que vous vous déterminâtes enfin, après la célébration des mystères, à faire partir Charidéme(3), avec dix vaisseaux vides et cinq talens d’argent. En effet, dès qu’on vous eut annoncé que Philippe était malade et mort (car les deux nouvelles arrivèrent à la fois), jugeant alors que tout envoi de secours devenait inutile, vous renonçâtes au projet d’armer une flotte. C’était-là pourtant le moment d’agir ; car si nous avions alors secouru la place d’Hérée, avec la même ardeur que nous en avions pris la résolution, Philippe, alors sauvé par notre inaction, ne nous donnerait pas aujourd’hui tant d’inquiétude. On ne peut changer les événemens passés. Mais une nouvelle occasion se présente. Quelle est cette occasion ? celle-là même qui m’oblige de vous rappeler vos anciennes fautes, afin que vous n’y retombiez pas une seconde fois. Comment profiterons-nous, Athéniens, de cette conjoncture ? car si vous ne secourez Olynthe de toutes vos forces et de tout votre pouvoir, en cela vous servirez Philippe, autant que si vous aviez combattu vous-mêmes sous ses ordres.


Il n’y a pas long-temps que la puissance d’Olynthe était capable de balancer les forces de la Macédoine ; en sorte que Philippe n’osait se commettre avec les Olynthiens, ni les Olynthiens avec Philippe. Nous avions d’ailleurs conclu la paix