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NOTES.


qu’il voudrait abolir, et demande le rétablissement de l’ancienne discipline.

(6) L’armée que demande Démosthène paraîtra bien peu de chose, et presque digne de risée ; mais, outre que les Grecs étaient dans le système de ne lever que de petites armées, avec lesquelles cependant ils défirent les troupes innombrables du roi de Perse, Démosthène ne demande pour le moment qu’un corps de troupes légères pour harceler et inquiéter Philippe. — Dix galères légèrement armées. Par galères légères, ou légèrement armées, les Grecs n’entendaient que les galères armées en guerre, qui escortaient les galères de transport pour la cavalerie ou pour l’infanterie. — Philippe ayant sa marine. Philippe disposait des ports et des flottes de Thessalie. D’ailleurs il avait déjà fait bâtir des arsenaux de marine et construire des vaisseaux des bois de son pays.

(7) Corinthe, ville célèbre de la Grèce. La guerre dont parle ici Démosthène, précéda cette harangue de quarante-trois ou quarante-quatre années : elle dura huit ans. Tandis qu’Agésilas, roi de Lacédémone, faisait la guerre en Asie, les émissaires du roi de Perse, pour affaiblir ou pour éloigner ce dangereux ennemi, entreprirent et vinrent à bout de soulever Thèbes contre Lacédémone. Athènes entra dans la confédération avec Corinthe. On choisit cette dernière ville pour le lieu de l’assemblée. Les Athéniens prirent les armes, et leurs troupes allèrent joindre celles des confédérés sur le territoire de Corinthe. — Polystrate, Iphicrate, Chabrias, et d’autres. Iphicrate et Chabrias, généraux Athéniens fameux. Ils se distinguèrent surtout dans la guerre de Corinthe. L’histoire ne fait aucune mention d’un Polystrate qui ait eu part à cette guerre. Peut-être faudrait-il lire Callistrate, qui, suivant le témoignage de Xénophon et de Diodore, fut collègue d’Iphicrate et de Chabrias dans la guerre dont il s’agit. Si l’on en croit Démosthène, Athènes employa encore dans cette occasion d’autres généraux, dont les noms ne sont pas parvenus jusqu’à nous, excepté celui de Callias, fils d’Hipponique, dont il est parlé dans Xénophon.

(8) Artabaze, satrape rebelle de l’Asie mineure. Investi par soixante-dix mille hommes, et près de succomber, il appela à son secours Charès, que les Athéniens avaient mis à la tête d’une puissante armée, avec ordre de remettre dans le devoir Byzance, Rhodes, Côs et Chio, révoltées contre eux. Charès abandonna la guerre dont il était chargé par la république, alla secourir Artabaze, le dégagea, et reçut une récompense proportionnée au bienfait. Démosthène rejette la faute de Charès sur la désobéissance des soldats qu’on ne payait point.