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PREMIÈRE PHILIPPIQUE.

vers Haliarte, et tout récemment encore aux Thermopyles. Quand même vous n’exécuteriez pas de point en point le plan que je vous propose, vous en retirerez toujours un avantage considérable : lorsque Philippe sera instruit de vos préparatifs (et il le sera très-exactement, car vous n’avez ici. Athéniens, oui, vous n’avez ici que trop de gens fidèles à l’avertir de tout ce qui se passe) ; Philippe, dis-je, étant informé de vos préparatifs, se tiendra par crainte renfermé dans ses États ; ou, s’il néglige de pareils avis, vous le surprendrez sans défense, puisqu’à la première occasion qui se présentera, rien ne vous empêchera de descendre en Macédoine. Voilà le plan que je propose, et je crois que vous devez l’approuver et le mettre à exécution.

J’ajoute, Athéniens, qu’il vous faut de plus un corps de troupes pour attaquer et harceler continuellement notre ennemi. Et qu’on ne me parle pas ici ni de dix mille, ni de vingt mille étrangers(4) » ni de ces forces imaginaires qui n’existent que dans vos lettres (5). Je veux des troupes composées de citoyens, à qui l’on ait soin de fournir leur subsistance, et qui sachent obéir, soit que vous leur donniez un ou plusieurs généraux, soit que vous choisissiez celui-ci ou celui-là pour les commander. Mais de quels soldats composerez-vous votre armée ? quel sera leur nombre ? où trouverez-vous des fonds pour les entretenir ? comment, enfin, exécuterez-vous ce que je propose ? c’est à quoi je vais répondre en traitant chaque point en particulier.