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PREMIÈRE PHILIPPIQUE.

nous est impossible de réparer tous les maux passés avec nos forces présentes. Mais l’orateur qui vous donne le meilleur conseil est celui qui vous montre combien il vous faut de troupes, de quelle nature elles doivent être, comment vous fournirez à leur entretien, jusqu’à ce que nous ayons terminé la guerre par une paix avantageuse, ou que nous ayons triomphé de nos ennemis. C’est ainsi que nous nous mettrons désormais à l’abri de toute insulte ; tel sera, je l’espère, le fruit des mesures que je vais vous proposer, sans vouloir néanmoins interdire à d’autres la faculté d’ouvrir un avis différent. L’idée que je donne de mon projet est magnifique sans doute ; mais après l’avoir entendu, vous reconnaîtrez qu’il tient tout ce qu’il promet ; vous en jugerez vous-mêmes.

Je dis donc, Athéniens, qu’il faut d’abord armer cinquante galères, et vous résoudre à les monter vous-mêmes, si les circonstances l’exigent ; outre cela, il faut équiper, pour la moitié de la cavalerie, un nombre suffisant de vaisseaux de charge et de transport. C’est l’unique moyen d’arrêter les fréquentes irruptions que le roi de Macédoine fait du côté des Thermopyles(3), dans la Chersonèse, dans le territoire d’Olynthe, partout où l’entraîne son ambition. Il faut une bonne fois lui apprendre que vous êtes sortis de votre profond assoupissement, et que vous allez fondre sur lui, avec la même ardeur avec laquelle vous avez autrefois porté vos armes dans l’Eubée, ensuite