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PRÉLIMINAIRE.

a le plus de talent pour l’éloquence. Je montrerai ensuite pourquoi, malgré ce talent, ils sont cependant restés au-dessous des anciens orateurs.

    verra ce qu’il pense du genre démonstratif, des poètes, des historiens, des philosophes et des sophistes qui passaient pour les plus éloquens : on verra quel est, selon lui, l’homme vraiment éloquent, le véritable orateur. « Il y a plusieurs genres d’écrire, dit-il, qui diffèrent entre eux, et dont chacun forme un caractère particulier. Tel est le style de l’histoire, des éloges, des déclamations, de ces discours où l’on donne des avis et des conseils, comme ont fait Isocrate et beaucoup d’autres sophistes ; en un mot, de toutes ces compositions qui, n’étant que pour l’apparat et pour le plaisir de l’oreille, sont absolument éloignées de ce style vif et rapide qu’on emploie au barreau et dans la place publique. Je ne parlerai pas de tous ces différens genres d’écrire : ce n’est point qu’il en faille négliger l’étude, car ils doivent être considérés comme le lait et la première nourriture de l’orateur que nous voulons former, et dont nous voulons dire quelque chose de plus approfondi que ce qu’on enseigne d’ordinaire ». Sed quoniam plura sunt orationum genera, eaque diversa, neque in unam formam cadunt omnia ; laudationum, scriptionum, historiarum, et talium suasionum, qualem Isocrates fecit panegyricum, multique alii qui sunt nominali sophistæ, reliquarumque rerum quæ absunt a forensi contentione, ejusque totius generis, quod grœcè epideiktikon nominatur, quod quasi, ad inspiciendum, delectationis causa comparatum est, formam non complectar hoc tempore : non quo negligenda sit ; est enim illa quasi nutrix ejus oratoris quem informare volumus, et de quo molimur aliquid exquisitius dicere.
    Dans le neuvième chapitre que je serais tenté de copier,