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DISCOURS.

La plupart de ses discours sont des espèces de dissertations morales : l’objet en est important, sans doute, puisqu’elles traitent de l’affaire unique et seule nécessaire, du salut éternel ; mais le but de celui qui parle, n’est pas toujours de déterminer ceux qui l’écoutent dans un temps aussi précis que je le demande : il ne s’agit pas toujours, dans un sermon, de faire prendre sur-le-champ, à ses auditeurs, la résolution qu’on désire, mais, plus ordinairement, de les instruire des vérités utiles qui intéressent leur destinée future, de les porter, en les instruisant, à régler habituellement leur conduite sur les grands principes de la morale chrétienne.

Nos prédicateurs les plus célèbres n’avaient, à ce qu’on rapporte, presque point d’action extérieure : immobiles, en quelque sorte, presque sans geste, ils annonçaient tranquillement, mais avec force, mais avec onction, les grandes vérités dont ils étaient persuadés eux-mêmes, et qu’ils voulaient persuader aux autres. Les auditeurs se retiraient tous convaincus et touchés de la grandeur de la religion, portés aux vertus qu’elle commande.

    du langage, me paraît aussi ridicule qu’un homme que j’irais consulter sur une affaire où il s’agirait de toute ma fortune ou de mon honneur ou de ma vie, et qui me donnerait de belles phrases, au lieu de me donner des conseils utiles, simplement et clairement exprimés.