Page:Démia - Reglemens pour les ecoles De la Ville & Diocese de Lyon. - Suivi des Remonstrances à MM. du clergé - Avis important touchant l'établissement d'une espèce de séminaire.pdf/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
2

d’azile à la pauvreté qui manque des choses les plus necessaires a la vie ; les autres à la maladie, qui ôte aux pauvres le moyen de travailler & de gagner leur vie ; Quelques-unes sont un lieu de refuge à la chasteté, qui veut se tirer des occasions où elle se trouve en danger, & quelques autres fournissent à la penitence des exercices laborieux pour expier les fautes passées & reparer l’innocence que l’on a perduë.

Mais sur tout l’on regarde avec étonnement l’Etablissement des Écoles des Pauvres, les soins que l’on commence à faire prendre aux Maîtres & Maîtresses de ces Ecoles, même des riches, pour procurer une bonne instruction à la jeunesse, non seulement de Lyon, mais encor de la campagne. Enfin, il n’est point d’expedient dont la Charité ne se soit avisée en nos jours, & qu’elle n’aye mis en usage, pour entreprendre toute sorte de biens.

Utilité des Seminaires en general.Mais entre tous ces etablissements de pieté, qui font comme l’honneur de Lyon, la couronne de nôtre illustre Prelat, & la gloire de ce siecle ; il est certain qu’il n’en est aucun, ny plus glorieux à Dieu, ny plus avantageux à tout le monde, que les Seminaires.

On est pleinement convaincu, que depuis qu’ils ont esté erigez dans les Dioceses, on a veu avec surprise la face de l’Eglise entierement changée ; On admire tous les jours cette reforme generale qui s’est introduite dans le Clergé, cette pureté de vie & de mœurs qui éclate dans la plus-part des Ministres de l’Eglise, ce culte religieux qui edifie si fort dans le service des Autels, les reglemens de pieté établis presque dans toutes les Paroisses, & un renouvellement quasi universel dans toutes les conditions ; On admire, dis-je, ces changemens si merveilleux, & tout le monde reconnoît de bonne foy, que les Seminaires en sont l’unique cause.

En effet, si les peuples se trouvent à present instruits des choses necessaires à salut, s’ils sçavent les points principaux de nôtre Foy, s’ils n’ignorent point les devoirs essentiels du Christianisme, ce n’est que parce que les Curez & les Pasteurs ont puisé dans les Retraittes des Seminaires les lumieres & la doctrine dont ils doivent éclairer les Fidelles, & qu’ils y ont esté convaincus de l’obligation qu’ils avoient de les instruire ; si les mœurs paroissent moins corrompus, si les abus & les mauvaises coûtumes s’abolissent peu a peu, si le scandale est contraint de se cacher, si le libertinage n’ose plus se montrer en public, il faut avoüer qu’on est redevable aux Seminaires de tous ces biens ; puisque comme ce sont eux qui inspirent aux Ecclesiastiques ce zele ardent dont ils doivent brûler pour les interests de Dieu & de l’Eglise, on doit leur attribuër tous les bons effets que produit ce zele.

Mais quand on ne feroit que considerer les grands Avantages que les Ecclesiastiques retirent du Seminaire, cette veuë seule suffiroit pour faire comprendre qu’il ne s’est peut-estre jamais fait dans l’Eglise de Dieu d'institution ny plus sainte, ny plus utile, & à laquelle tout le monde doive s’interesser davantage.

Car n’est-ce pas dans ces Maisons où l’esprit Ecclesiastique se communique avec abondance, comme dans un nouveau Cenacle, à tous ceux qui y habitent ? N’est-ce pas dans les Seminaires où les Ecclesiastiques apprennent à connêtre