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tristesse du roi, ou morale au roi. Suivant l’opinion des autres, son nom est Shesh-rangh, c’est-à-dire les six formes, car il entre dans ce jeu six éléments : le roi, la reine, l’éléphant, le cavalier, le rou’h et le fantassin. D’autres enfin l’appellent Sha’h. Tous ces noms sont des corruptious du mot Shâh qui, en langue persane, veut dire roi[1].

Je vais décrire maintenant la forme de la table sur laquelle on joue.

Supposez un carré de bois de cèdre, dont la longueur est égale à la largeur : sur cette table sont tracées des cases carrées au nombre de huit en largeur sur huit en longueur. Il faut que chaque case soit peinte, l’une en rouge, l’autre en noir, pour que chacune se distingue par sa couleur. Telle est la forme de la table. Les rois et les princes qui regorgent d’or ont l’habitude de la faire faire de toutes sortes de bois de luxe ou de pierres précieuses, mais chacun fait selon ses moyens[2].

  1. Les Latins le nommèrent Scacorum ludus ; les Italiens, Scacchi ; les Allemands et les Polonais s’éloignent le moins de la prononciation orientale, en le nommant Schach-spiel, Szachy. Échec s’approche plutôt de l’arabe : Sche’h, rois ou seigneurs ; jeu des Échecs ou jeu des Rois.
    Le traducteur.
  2. Au Musée de Paris, il existe un échiquier dont toutes les pièces et la table sont en cristal de roche ; il a appartenu au roi Louis XVIII.