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de connaître aussi les généralités et les particularités du gouvernement d’une cité ; c’est un point qui exige une grande sagesse, puisque les hommes sages et intelligents ont écrit des ouvrages célèbres sur cette question.

Le lecteur y apprendra bien d’autres moralités, quand j’exposerai le but que se sont proposé les auteurs de ce jeu.

En recherchant les noms des inventeurs du jeu des Échecs, et l’époque de son origine, j’ai travaillé et découvert autant qu’il était en mon pouvoir et dans la mesure de mes facultés ; c’est pourquoi il me semble que je révèle ce qui était enfoui dans les ténèbres les plus profondes. C’est en effet un point bien difficile à établir, tant à cause de l’antiquité de ce jeu, dont l’origine se perd dans la nuit des temps, que du manque de livres qui traitent de ce sujet. Mais j’ai sondé les secrets des textes anciens qui me tombèrent dans les mains, j’ai lu des ouvrages latins et grecs, arabes et persans, et des autres nations qui ne sont pas des enfants d’Israël. J’ai réuni et placé sous les yeux du lecteur tout ce dont ces livres parlent sans toujours être d’accord entre eux. Mais je concilierai leurs opinions. Je commencerai donc par rapporter les paroles d’un grand sage, du prince des philosophes. C’est Platon qui a écrit dans son œuvre que du temps de Moïse, notre docteur, il existait un sage, parmi