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gner ; le Roi ne fait rien sans le consulter. Tout le peuple est gouverné selon ses paroles ; ses avis sont révérés comme ceux de Dieu même.

Le troisième est le Général. C’est un homme de guerre, d’une grande force, qui affermit l’armée ; il sort et combat contre des peuples injustes, et en défendant la justice (au nom du Seigneur), la volonté de Dieu triomphe par sa main.

Il y a aussi en tête un autre prêtre qui est au Grand-Prêtre ce que le vice-roi est au Monarque. Il s’appelle Ségan ou Préfet ; il se tient toujours à la droite du Pontife. Il administre pour lui, quand celui-ci est empêché. Tous les autres prêtres sont sous les ordres de ce vicaire. En outre, on sacrait encore un autre chef qui, au moment du combat, adressait au peuple un discours dans la langue sacrée, pour qu’à la vue des chevaux et des chars ennemis, il ne craignît pas, ne tremblât pas, et ne fût point frappé de terreur, mais qu’il eût confiance en Dieu. — « Ceux qui attendent le Seigneur verront leurs forces s’accroître, car le coursier est prêt pour le jour du combat ; mais le salut vient du Seigneur, qui seul peut nous aider, soit en nous donnant la force, soit en nous la refusant. »

Telles étaient les paroles que prononçait ce chef pour exciter et affermir le courage du peuple, afin de le préparer à combattre. Aussi on l’appelait le Prêtre sacré pour la guerre, Et quand on