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En premier lieu, j’ai démontré la supériorité de ce jeu sur tout autre, tant pour le charme qu’on y trouve que pour le tableau fidèle qu’il nous trace des besoins des hommes.

Secondement, j’ai cherché son inventeur et l’époque de son invention.

Troisièmement, j’ai cité tous ses noms, car ils sont nombreux, et j’en ai donné l’explication.

Quatrièmement, j’ai préparé et tracé une tablette sur laquelle ce jeu est disposé.

Cinquièmement, j’ai fait voir les diverses pièces, leurs figures, le nom de chacune d’elles, leur forme et le rang qu’elles doivent occuper d’après leur valeur.

Sixièmement, j’ai enseigné, autant qu’il était en mon pouvoir, les lois et les règles de ce jeu.

Voilà pour les généralités, mais elles se compliquent d’une infinité de détails, comme le lecteur pourra en juger.

Ainsi donc, je commence.

Je sais, et je ne m’en cache pas, que toute espèce de jeu est mauvaise, et tous ceux qui s’y livrent sont des hommes pervers, de grands pécheurs devant le Seigneur, et ils passent pour indignes de porter témoignage ; on les nomme voleurs, car ils prennent publiquement et injustement la fortune d’autrui ; ils perdent leur temps à des choses vaines et ne s’occu-