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par elle, rayonne vers son idéal, se décompose en ses rayons et y adhère. — L’homme sème l’homme, le récolte, le pétrit et le fait lui par la nutrition. L’humanité est la sève de l’humanité, et elle s’épanouit en elle et s’exhale au-dehors, nuage de Pensée ou d’encens qui s’élève vers les mondes meilleurs.

Telle est leur pieuse croyance, croyance scientifique basée sur l’induction et la déduction, sur l’analogie. Ce ne sont pas, à vrai dire, des croyants, mais des voyants.

Je parcourus tous les continents, l’Europe, l’Asie, l’Afrique, l’Océanie. Je vis bien des physionomies diverses, je ne vis partout qu’une seule et même race. Le croisement universel des populations asiatiques, européennes, africaines et américaines (les Peaux-Rouges) ; la multiplication de tous par tous a nivelé toutes les aspérités de couleur et de langage. L’humanité est une. Il y a dans le regard de tout humanisphérien un mélange de douceur et de fierté qui a un charme étrange. Quelque chose comme un nuage de fluide magnétique entoure toute sa personne et illumine son front d’une auréole phosphorescente. On se sent attiré vers lui par un attrait irrésistible. La grâce de ses mouvements ajoute encore à la beauté de ses formes. La parole qui découle de ses lèvres, tout empreinte de ses suaves pensées, est comme