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MARIE DE VALMONT

lieu d’un monde dont il n’avait éprouvé que les injustices !

J’espère que nous serons long-temps ici. Je vais visiter les environs : je ferai tout ce qui dépendra de moi pour qu’il n’y ait pas de malheureux autour de nous ; la fortune de M. de Limeuil est si considérable, qu’il nous est facile de répandre l’aisance et la prospérité sur tout ce qui nous environne. Comme nous sommes près de Montpellier, j’ai un médecin qui vient visiter mon mari très-souvent. Je ne lui ai pas caché mes craintes : je lui ai dit qu’Édouard avait passé une partie de sa vie en Amérique ; que je craignais que le changement de climat n’eût contribué à la mélancolie qui le consume. Il m’a assuré que non ; qu’une autre cause, qu’il n’avait pu découvrir encore, était sa seule maladie. Vous avez très-bien fait, madame, de l’avoir amené au midi de la France ; quelques mois plus tard, peut-être, n’eût-il plus été temps. Juge,