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roses me sont consacrées et avez-vous pu penser que je vous les laissasse cueillir sans exiger d’en cueillir une à mon tour, qui forme toute mon ambition, et excite aux desirs depuis long-tems. Le discours de l’Amour fut une énigme pour la Nymphe ; aussi y répondit-elle, avec toute l’innocence d’une novice, dont les sens ne sont point encore enflammés et qui ignore le but d’une semblable demande. Jeune enfant, dit-elle à ce Dieu, je ne sais pas quelle est la rose que vous paraissez desirer avec tant d’ardeur ; mais telle qu’elle soit je n’ai rien à refuser à l’Amour ; cueillez donc de votre côté cette fleur que vous recherchez, tandis que je m’empresse à moissonner sur leurs tiges celles-ci qui périraient sans doute sans qu’on en ait la jouissance. Iris ne savait pas que la rose enviée par l’Amour, ressemblait à celles dont elle parlait, et que le rosier des amans portait une fleur épanouie, dont la jouissance desirable devait être dans peu le partage du fils de Vénus.

Muni de cette permission, l’Amour n’attendit plus que le moment propice d’entrer dans ses fonctions, et l’occasion favorable