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défendait ; mais de cette manière qui redouble la hardiesse de l’assaillant, et qui semble lui dire, finissez donc ; mais faites toujours. A ce jeu l’apprentif est bientôt maître ; Claudinet chiffonnait avec sa langue, Claudine le mordait ; il glissait ses doigts libertins dans le corset de sa belle, il lui prenait les tettons ; Claudine, encore toute neuve, et point blâsée sur l’excès des jouissances, déchargeait sans doute ; mais ce n’était pas là le tu autem. Tous les deux desiraient foutre, et tous les deux ne savaient comment s’y prendre.

Au tems de la moisson, saison propice aux amans, et où la nature se plaît à échauffer les êtres, qui, d’un bras infatigable, récoltent les productions de la terre ; Claudinet cherchant à se soustraire aux rayons du Soleil, se reposa auprès d’une haie ; il s’était dérobé à la chaleur de Phébus ; mais le desir de la jouissance l’avait suivi jusques dans cette retraite. Mille réflexions amoureuses dominaient son imagination ; il se croyait sans témoin, et par conséquent se laissait aller à toutes les idées que sa passion pour Claudine pouvait lui inspirer ; il se retraçait ses tettons, sa jambe fine et déliée, ses cuisses