Page:Décrets des sens sanctionnés par la volupté, 1793.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 70 )

duquel, toutes les duchesses douairières de la capitale auraient formé des vœux, surtout dans le siècle où nous sommes, ou dans ce qu’on appelle la classe des femmes galantes de qualité ; vit ferme et rubicond est un passe-partout pour arriver à l’opulence, et couilles velues et retroussées sont les creusets d’un vrai mérite. En effet, ce membre souverain n’est-il pas le plus puissant des argumens auprès d’une femme libertine et passionnée qui se consume en desirs brulans pour la chose et qui se soucie fort peu du mot. J’en ai pour garant le trait historique que je vais citer en passant, avant que d’en venir à mes héros de village.

Le Bailly de Vignacourt, prieur de l’ordre de Malthe et possesseur du joli pavillon Malthois, sis rue Saint-Sébastien, près le Pont-aux-Choux, faisait, depuis long-tems, une cour assidue à madame de Rohan-Chabot, demeurant à la Place-Royale, cette femme impétueuse et lascive tout aussi connue par sa naissance, que par la lubricité de ses mœurs, n’aurait point, à-coup-sûr rejetté ses hommages, si d’abord il s’y fut pris de la manière dont il conclut ses affaires auprès d’elle. Vingt fois il essaya de lui peindre son dou-