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chez moi, ainsi que mes réflexions amoureuses.

Le peu de mots de ma nouvelle conquête m’avait mis au fait ; je compris qu’il y avait du milord-pot-au-feu dans l’aventure, et je ne me trompais pas. Le comte d’Espagnac, ce fameux libertin, que la chronique scandaleuse et libertine se plaît à citer, faisait les honneurs de la maison du jeune oiseau de passage que j’avais captivé, et qui s’apprêtait à lui faire des roueries. Vingt-cinq louis qu’il lui donnait par mois notaient pas à dédaigner ; il s’en fallait de beaucoup que je fusse en état de lui procurer cette somme. Ergo, il fallait donc que je me contentasse du rôle à la mode que jouent, sur le pavé de Paris, quantité d’honnêtes gens, qui cependant ont la réputation d’être de bonne société.

Je passai la nuit la plus délicieuse en me repaissant de mille chimères voluptueuses, et l’aurore n’eût pas plutôt éclairé la surface de la terre, que je me rendis chez mon incomparable ; mais l’heure du rendez-vous n’étoit point encore expirée ; l’heureux mortel, qui pour son argent avait le droit de primauté, pouvait être

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