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et ses joues se colorèrent. Ce fut sans doute le foutre, comme le dit cet auteur immortel, qui ajouta les roses aux lys de son teint, car dans le même moment sa gorge palpita, ses tettons se haussaient et s’abaissaient, le chant dont elle accompagnait son jeu devint plus tendre et plus passionné ; et en parfait connoisseur, je conjecturai que si de mon côté je bandois d’une force violente pour cette charmante musicienne, elle me rendait le change, et qu’après le solo qu’elle exécutoit, nous pourrions bien former le duo de fouterie le plus flatteur.

Mes pressentimens se vérifièrent. Au sortir du concert je lui donnai le bras jusqu’à la voiture de remise qui l’avait amenée, et je lui demandai la permission d’y monter avec elle, ce qu’elle m’accorda sans répugnance. Nous voici donc dans le Phaëton de louage, glaces fermées et voyageant depuis le cirque, jusqu’à la rue des Amandiers, près Popincourt. J’aurois voulu de bon cœur ralentir la course des chevaux, et terminer sur les coussins de ce boudoir roulant, l’acte délicieux que je me proposais ; mais l’heure du berger ne sonnait pas encore, quoique l’aiguille que je portois ex-