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pendant son sommeil et lui tint ce langage :

Insensé, connais toute ta démence, et le ridicule de ton orgueil ; tu médites d’égorger ton semblable, ou d’en être toi-même la victime, toi qui dans tous les tems consacras tes jours au plaisir, ta folie me touche, et je viens à ton secours. Si Mirabeau le roué t’a vaincu par ses puissans axiômes, tu peux à ton tour le terrasser en fouterie, et je veux bien t’avouer que tu n’auras pas grande peine, car s’il se montre à la tribune un athelète redoutable, c’est un piètre sire sur le ventre de sa déesse, ce n’est ordinairement que par les secousses d’un poignet vigoureux, que son vit lâche, faible et mou, donne quelques signes d’existence ; et la gloriole d’une fouteuse lubrique et insatiable est le seul motif qui retient sa bien-aimée attachée à son haut-de-chausses ; ce n’est pas pour rien que je t’ai doué d’un vit que j’ai pris plaisir à modeler sur le mien. Voici le moment de la vengeance ; écoute :

Sur la place du Carrouzel existe une courtisanne fringante, alerte et sensuelle ; le bon homme Lafontaine sert d’enseigne au magazin d’esprit qu’elle possède relié en veau et en brochures, sans qu’il en existe