Confidence entre le sieur de la R...., le
sieur M... et la dame V.....
LA dame V..... Eh bien ! mes chers
camarades, où en sommes-nous ? que faire
maintenant ? comment ramener autour de
nous le public qui s’en éloigne ? J’entrevois
l’infortuné, et je suis, malgré moi, obligée
de convenir que tout le tort est de notre
côté. La mort de mon cher protecteur a
commencé notre ruine, et la révolution
française opére notre décadence.
La R.... Toujours avec tes jérémiades, ma chère compagne ; votre société ne m’a-t-elle pas avec elle ? Brutus et les pièces patriotiques nous remettront sur pied ; d’ailleurs, nos femmes n’ont qu’à redoubler de complaisances pour le public. Eh ! morbleu ça ira.
M.... Tu te moques, mon très-cher, trouves donc, au moins dans notre bercail, une femme assez jeune et jolie pour mériter qu’on recherche ses complaisances. A commencer par madame ; je vais parler franchement, sa gorge fanée, flétrie, peut-elle exciter