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me était sans doute une poupée, qu’on habille à sa guise, qu’on manipule à volonté… En vérité, il était gentil le monsieur !…

Anatole Fortin : nouvellement inscrit au barreau de Montréal, pouvait bien être du même acabit… Tous identiquement trempés ces hommes !

Et François Varennes, et Pierre Larouche ? Une table de poker les captivait peut-être dans un club enfumé ? Voilà des particuliers, si j’en crois les on-dit, réfléchissait la belle Agnès, qui écorneraient vite un enviable héritage.

Non, mille fois non, qu’ils aillent leur chemin, concluait notre héroïne, résolue à n’être la dupe de personne.

La chaloupe abordait, galants, les deux rivaux s’empressèrent auprès des jeunes filles. Presque aussitôt une partie de tennis fut organisée, à laquelle prirent part les invités. M. Fortin que Mlle Duprat avait choisi comme partenaire, se livrait à des prodiges d’ingéniosité pour lui plaire, au grand dépit de M. Blanché, qu’accaparait l’entreprenante Alphonsine Latulipe. Résigné le prétendant malchanceux dut subir les agaceries passionnées de sa compagne de jeu.

Comme le soleil se couchait dans la direction des Laurentides, le souper fut