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pas d’éloges sur la conduite héroïque de Raoul Thérien, enfant du pays, connu et aimé de tous.

Chancelante d’émotion, Marguerite Nadeau écoutait ces propos, souffrant indiciblement, dans la crainte de perdre à jamais celui qu’elle aimait profondément, elle n’en doutait plus. Comme elle s’en voulait, à présent, en son angoisse, d’avoir si longtemps dédaigné les aveux de l’ingénieur !

Sur l’ordre du médecin, Raoul reposait sur un sofa. L’homme de l’art tâtait le pouls du blessé, dodelinait de la tête. Ce geste de mauvais augure rappelait à Marguerite Nadeau toute l’horreur de la réalité. Aussi, tandis que la mort planait sur l’objet de son amour naissant, se reprochait-elle ses rigueurs passées, la peine qu’elle avait faite au jeune homme.

Le curé de Saint-Philippe était arrivé sur les lieux de cette scène tragique. Il attendait le retour de la vie chez le patient, pour lui admi-