Page:D'Ornano - L'escompte du bonheur - nouvelle canadienne inédite, Album universel, 01 sept 1906.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion


Après avoir lu ces lignes, l’insensible flirteuse qu’avait été Marguerite Nadeau, ne put retenir ses larmes. De retour dans l’appartement qu’elle occupait avec ses compagnes de villégiature, mille idées noires lui vinrent à l’esprit. N’y tenant plus, appréhendant un malheur, la caissière jeta un châle sur sa tête, fit atteler le boghei de l’hôtelier, et, une demi-heure après elle arrivait à Saint-Philippe.


Un groupe « d’habitants » qui portaient un blessé se trouva sur son chemin.

Comme elle approchait de la mine, un groupe d’« habitants » qui portaient un blessé se trouva sur son chemin. Sans avoir vu le patient, Marguerite Nadeau, qu’un affreux serrement de cœur faisait presque défaillir, comprit que Raoul venait d’être victime d’un accident.

En effet, c’était bien l’ingénieur, inanimé, qu’on plaçait sur une civière pour le transporter chez le médecin. Une partie de la population de Saint-Philippe formait cortège, s’entretenant de la bravoure du jeune homme, qui, au risque de sa vie, venait de sauver une dizaine de mineurs ensevelis vivants par un éboulis. Et les détails d’aller leur train. On ne tarissait