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La nature a tout fait pour rendre difficiles les abords de Mexico. D’une part, des lacs et des marais coupés d’étroites chaussées que commandaient des redoutes élevées par Santa-Anna ; d’autre part, sur le flanc des montagnes qui enveloppent ce bassin intérieur, un terrain singulièrement accidenté et traversé par d’immenses coulées de lave antique, où des blocs énormes, aux arêtes aiguës, sont entassés les uns sur les autres. Ces coulées, appelées pedregales, étaient impraticables à la cavalerie et à l’artillerie ; l’infanterie elle-même ne pouvait y garder ses rangs, et les petits mais solides villages de Contreras, de San-Antonio et de Churubusco formaient sur ce terrain même une ligne difficile à enlever. Plus près de la capitale, s’élevait le rocher de Chapultepec, la colline des Sauterelles, couronnée d’épaisses fortifications espagnoles du XVIIe siècle, qui en commandait toutes les approchés. Enfin, la ville elle-même était alors, grâce à une abondante saison de pluies, entourée de terrains profondément détrempés.

Une série de trois jours de combats, du 18 au 20 août, dont l’ensemble constitue une bataille importante, tant par le prix qu’elle coûta que par ses résultats, livra aux Américains la première ligne de défense.