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froides des plateaux avaient développé bien des maladies dans cette petite armée, qui ne comptait que quatre mille cinq cents hommes quand elle entra à Puebla. Le grand convoi dont elle ne pouvait se séparer était non moins diminué. Admirablement préparé pour de longues expéditions dans les grandes plaines du Far-West, il était mal organisé pour suivre une armée sur le sol tourmenté du Mexique. Les voitures étaient trop pesantes, leurs attelages, déjà réduits par la traversée, périssaient à la peine, et les mulets du pays étaient rétifs au harnais. Le peu de chariots qui restaient étaient encombrés de malades, qu’on ne pouvait laisser derrière soi. Il y eut aussi dans cette armée, composée d’hommes d’origines si diverses, de trop nombreuses désertions. Enfin, les quatre mille volontaires, qui avaient suivi Scott jusqu’à Jalapa, n’avaient plus que quelques semaines à servir, car, en les enrôlant, on n’avait pas compté sur une guerre aussi longue. Quoique ce corps formât plus du tiers de son armée, le général américain ne voulut pas les emmener dans sa marche sur Mexico et les mettre ainsi dans l’impossibilité de le quitter le jour où leur engagement expirerait. Ce chef honnête, scrupuleux observateur de la légalité comme le peuple dont il était le représentant, tint à remplir