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rocher une route qui permit à l’artillerie de s’établir à portée des ouvrages mexicains de Cerro-Gordo et d’appuyer l’assaut qui les enleva. C’est grâce à ce patient travail que les défenses élevées sur le front de l’armée ennemie furent évitées et qu’au moment décisif celle-ci trouva sa retraite coupée.

Les troupes de Scott montrèrent leur valeur, non-seulement en abordant résolument des positions hérissées d’artillerie, mais surtout en poursuivant l’ennemi après la victoire avec une vigueur qui l’empêcha de se rallier ; cette poursuite, difficile lorsque la question des approvisionnements entrave tous les mouvements, eût été impossible avec des troupes nouvelles, qui sont presque toujours épuisées à la fin du combat par l’effort même auquel elles doivent la victoire.

Perote et Puebla tombèrent sans combat entre les mains des Américains. Ce fut un grand bonheur pour eux d’avoir mis l’armée mexicaine hors d’état de leur en disputer l’entrée, car leur nombre était bien réduit, et ils commençaient à éprouver ces contre-temps qui rendent si pénible une campagne dans le nouveau monde. Un mois d’inaction dans le climat fatal des terres chaudes, suivi de marches longues et fatigantes, les journées brûlantes et les nuits