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ressources, et qui s’accroît encore lorsque, la base d’opérations étant purement maritime, les approvisionnements ne peuvent l’atteindre que lentement. Les chevaux et les mules de trait avaient péri dans le coup de vent, et trois semaines se passèrent avant que l’armée pût se mettre en marche. Heureusement pour elle, les Mexicains ne surent pas mettre à profit ce délai. S’ils s’étaient bornés à défendre des villes et des forts, comme Puebla et Perote, et à harasser les Américains avec leur nombreuse cavalerie, ceux-ci, n’ayant pas alors les moyens de transporter des canons de siège, auraient trouvé dans ces places une résistance qu’ils n’auraient pu vaincre. Mais, malgré les enseignements de la guerre d’Espagne, les Mexicains oublièrent Saragosse pour imiter Ocaña et Rio-Seco. Ils n’avaient pas, pour entreprendre la terrible guerre des rues, où excelle la race espagnole, le stimulant des passions populaires et de la haine nationale. Les Américains avaient évité de les soulever chez eux, en ne se mêlant pas à leurs querelles intestines. Scott, qui ne songeait pas plus que Santa-Anna à leur régénération, ne s’était attaché à aucun des partis qui les divisaient ; il tenait beaucoup à ne pas renverser le gouvernement qu’il venait combattre : il voulait pouvoir traiter avec lui le lendemain de la