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qui fut grièvement blessé à la tête de son régiment. Cette poignée d’hommes aurait été écrasée, sans l’arrivée opportune du capitaine Braxton Bragg, qui, passant avec sa batterie d’un côté du champ de bataille à l’autre, les sauva d’une destruction complète. Jefferson Davis n’oublia jamais ce service et témoigna depuis lors à Bragg une faveur qui lui fut amèrement reprochée, lorsque celui-ci fut parvenu aux plus hauts grades dans l’armée confédérée. Parmi les autres officiers qui se distinguèrent en ce moment critique, on cita les noms de Sherman, Thomas, Reynolds et French, qui depuis devinrent tous célèbres dans les rangs fédéraux.

Cependant, l’artillerie d’un côté, deux régiments de cavalerie et trois bataillons d’infanterie de l’autre, résistaient seuls encore ; et, malgré leurs pertes, les Mexicains pouvaient, par un dernier effort, saisir la victoire. Leurs cavaliers, montant des chevaux ornés avec ce luxe de couleurs qui plaît tant aux Méridionaux, agitant leurs lances aux longues banderoles, s’avancent en colonnes serrées et dans le meilleur ordre, en dépit de la difficulté du terrain. Mais, à mesure qu’ils s’approchent de la partie de la ligne d’infanterie américaine qui résiste encore, on voit leur allure se ralentir, la mitraille commence à les attein-