Page:D'Orléans - Histoire de la guerre civile en Amérique - Tome 1, 1874.pdf/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

passage du Rio-Grande l’artillerie américaine l’attaque la première, les dragons réguliers la chargent et l’ébranlent, et l’infanterie la pousse enfin dans le fleuve au milieu du plus grand désordre. L’armée mexicaine, complètement désorganisée, s’enfonça rapidement dans l’intérieur et souffrit les plus cruelles privations avant d’atteindre les districts riches et tranquilles, où elle put se refaire. Cependant, quelques mois après (août 1846), la ville importante de Monterey, qu’elle avait laissée derrière elle avec une faible garnison, repoussa pendant deux jours, en leur infligeant de grandes pertes, toutes les attaques de ces réguliers, habitués à remporter la victoire en rase campagne, quel que fût le nombre des Mexicains. L’armistice que le commandant Ampudia obtint pour évacuer la ville, lorsqu’il se vit menacé par une prochaine famine, fut un hommage rendu au courage de ses soldats.

De part et d’autre, on avait trop compté sur une facile victoire grâce à cet excès de confiance, les Mexicains avaient été battus et les Américains n’étaient pas en mesure de poursuivre leurs succès. Il fallait se préparer à une nouvelle campagne : les Américains organisèrent une expédition navale ; les Mexicains firent une révolution.