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combat, aussitôt que les troupes sont engagées en dehors du convoi, celui-ci doit former le corral, dont la défense est confiée aux marchands et aux muletiers.

Après une longue journée sans eau (28 février 1847), on approche enfin des rives du Rio-Sacramento, lorsqu’à la place du campement où elle espère se reposer, la petite armée américaine aperçoit quatre lignes de redoutes, étagées sur des collines abruptes et occupées par quatre ou cinq mille Mexicains. Fidèles à leurs habitudes, ceux-ci l’obligeaient ainsi à combattre après une marche fatigante ; mais, si c’est une tactique habile de forcer l’adversaire à prendre l’offensive dans de pareilles conditions, il faut être sûr de pouvoir résister à l’ardeur que lui inspire la vue du ruisseau rafraîchissant dont on veut lui interdire l’approche.

Les habitants des haciendas voisines, accourus, les uns pour voir ces étrangers qui venaient de si loin, les autres pour les écraser aussitôt que la victoire se serait prononcée contre eux, s’étaient groupés sur les collines qui bordent le Sacramento. Ils suivaient avec étonnement les mouvements de la colonne américaine, qui, enveloppée de ses longues files de voitures, avait quitté sa direction première pour décrire un grand circuit sur sa droite. Lorsque les Mexicains