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contre-révolutions familières au Mexique éclate dans le sud de l’État au moment même où Kearney, qui depuis deux mois voyageait avec son escorte sans avoir aucune nouvelle du dehors, approchait des premiers établissements californiens. Après avoir exploré, au milieu de fatigues inouïes, les routes que devaient suivre les caravanes, auxquelles il ouvrait des débouchés nouveaux, il espérait trouver quelque repos sous la protection du gouvernement fondé par Frémont. Au lieu de cela, au bout d’une dernière et terrible marche de vingt-cinq lieues à travers un désert sans eau, il rencontra, le 6 décembre 1846, un parti de cavalerie ennemie qui lui barrait le chemin. Les Mexicains n’étaient pas plus nombreux que les Américains ; mais, ne portant aucun bagage et munis de chevaux frais, ils avaient un grand avantage sur un adversaire qui avait fait huit cents lieues sans recevoir de remonte. La moitié des soldats de Kearney étaient à pied, escortant les canons ; une cinquantaine montaient des mulets qu’on avait dételés à mesure que le convoi s’allégeait, et douze dragons seulement avaient conservé leurs chevaux ils composaient avec les officiers la cavalerie légère. Celle-ci, malgré son petit nombre, charge l’ennemi aussitôt qu’elle l’aperçoit, laissant