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pide, l’avait devancé depuis un an, poursuivant ses recherches scientifiques à la tête d’une troupe d’Indiens, de chasseurs blancs et de compagnons aventureux comme lui, sur lesquels, grâce à son caractère, il exerçait un ascendant absolu.

Ils erraient depuis longtemps dans ces immenses solitudes, poussés par le hasard ou la nécessité, étudiant les éléments de la prospérité future des colons dont ils étaient les avant-coureurs, et paraissant parfois à l’improviste dans les établissements mexicains de la Californie, où on les regardait avec raison comme des visiteurs suspects. Un jour, on les reçut à coups de fusil, et ils apprirent ainsi que la guerre avait éclaté sur le Rio-Grande. Frémont résolut de se venger en conquérant la province dont on prétendait l’écarter. Son coup d’œil et son audace lui assurent un facile avantage sur l’ignorante suffisance des Mexicains. Son ardeur se communique à tous ses compagnons, et il trouve de puissants alliés chez les colons américains qui, à travers la barrière des montagnes Rocheuses, avaient déjà depuis quelques années pénétré en Californie. Il lui suffit de quelques jours pour mettre en fuite les autorités mexicaines, proclamer l’indépendance de la Californie et l’annexer aux États-Unis. Cependant, une de ces