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guerroyé comme citoyens improvisés du Texas, au moment où le Nord et le Sud se disputèrent l’influence dans cette république éphémère. Ils s’étaient déjà mesurés avec le soldat mexicain, et ils avaient, à San-Jacinto, su mettre en défaut sa vigilance et son adresse à cheval. Aussi les Américains n’attendirent-ils pas même la déclaration de guerre pour se lancer dans les expéditions les plus hasardeuses. Entre les parties peuplées du Mexique et les limites de la civilisation anglo-saxonne s’étendait alors une contrée immense, presque déserte et occupée seulement par les Indiens nomades et quelques colons d’origine espagnole. À certaines époques, de grandes caravanes armées, qui faisaient un commerce de plus de dix millions par an, la sillonnaient en suivant deux routes, également difficiles et périlleuses : l’une, partie des riches districts miniers du Chihuahua, gagnait, par El Paso, Santa-Fé et le flanc des montagnes Rocheuses, les rives du Missouri au fort Leavenworth ; l’autre, quittant Monterey, traversait le Rio-Grande et le Texas, et atteignait enfin les établissements de l’Arkansas et de la Louisiane. Quoique nominalement soumise au Mexique, cette contrée, que tous les aventuriers entrevoyaient dans des rêves dorés, était en réalité la Terre de Dieu, selon l’expression arabe. Le premier