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qui parut alors considérable, passèrent successivement sous les drapeaux : l’espoir d’étendre le domaine de l’esclavage enflammait leur ardeur. Parmi les plus passionnés, on remarquait déjà le colonel Jefferson Davis, à la tête d’un régiment de volontaires du Mississipi. Ambitieux, impétueux et éloquent, cet ancien West-Pointer cherchait à la fois la popularité dans son parti et la réputation militaire qui devait à l’heure de la crise lui livrer le ministère de la guerre. Il atteignit ce double but, et, plus tard, lorsque éclata la grande révolte dont il fut l’âme, on lui fit honneur des premiers succès de la cause confédérée ; mais, quand vint la défaite, ses anciens complices l’accusèrent d’avoir hâté leur ruine communié, en entravant par ses prétentions des chefs plus capables que lui.

Mais, en général, redisons-le, ces volontaires du Sud ne ressemblaient pas à ceux qui se seraient levés pour une cause vraiment nationale. C’étaient, pour la plupart, des aventuriers recrutés dans cette population oisive, inquiète et entreprenante, dont les meneurs du Sud avaient fait les pionniers de leurs institutions et qu’ils lançaient tantôt sur les Antilles, tantôt sur le Far-West. Les qualités militaires ne leur manquaient pas : toujours la carabine à la main, tour à tour soldats, colons ou marchands, ils avaient déjà