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nous aurons à raconter. Elle inspirait les récits du bivac quinze ans après, lorsque le capitaine et le lieutenant de 1847, commandant des armées ou des corps de volontaires, se trouvaient opposés aux compagnons de leurs premières armes. La guerre de 1812 n’avait pas été glorieuse. Celle du Mexique, au contraire, fut une série de succès à peine interrompue par des échecs insignifiants. Elle offrit au soldat tout l’intérêt d’une guerre régulière, avec ses batailles rangées, dont on peut citer les noms et montrer les trophées, et en même temps toutes les séductions que les caractères aventureux trouvent à combattre dans un pays encore à demi sauvage. Enfin, elle fut une épreuve décisive pour les institutions militaires de l’Amérique en effet, si les soldats réguliers étaient déjà rompus aux privations et aux fatigues qui les attendaient au Mexique, si la race métisse qu’ils devaient y rencontrer n’était pas supérieure en courage aux Indiens des Prairies, ils n’avaient jamais été réunis en une armée, ni combattu autrement qu’en partisans. La guerre du Mexique fut essentiellement leur oeuvre ; ils étaient en majorité dans l’armée de Scott, qui fit la campagne décisive ; les volontaires ne furent que leurs auxiliaires, et, là même où ceux-ci se trouvèrent plus nombreux qu’eux, les officiers