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ment jouissent de traitements considérables. Le lieutenant recevait par an, sous diverses formée, une somme de 5,500 francs, le colonel 20,000 francs et le général de division 25,000 francs. Ils pouvaient donc sans doute, les uns et les autres, faire quelques économies, surtout lorsqu’ils passaient la moitié de leur vie dans le désert. Toutefois, c’était peu de chose auprès de ce que la plupart de leurs anciens camarades de West-Point gagnaient dans l’industrie ou le commerce.

D’ailleurs, une différence radicale distingue du nôtre le système des traitements publics aux États-Unis. À moins que d’honorables blessures ne fassent obtenir une pension à l’officier, tout est fini pour lui le jour où il quitte le service actif. En échange de son temps et de ses peines, il est largement payé tant que subsiste le contrat qui l’a fait entrer sous les drapeaux ; mais ce contrat, conclu entre le Président et lui, est toujours révocable par l’une ou l’autre partie, et, si l’un a toujours le droit de donner sa démission, l’autre a toujours aussi le droit de le destituer. Pas de retraite, et, par conséquent, pas de limite d’âge. La pensée d’obtenir à force de patience de l’État, le jour où il ne fera plus rien pour lui, de modiques moyens d’existence, ne retient pas, comme ailleurs,